Le guide des anime de l'automne 2019

Granblue Fantasy 2

Gran et Vyrn vivent sur l'île lointaine et endormie de Zinkenstill. Leur quotidien paisible se trouve tout à coup perturbé par le bruit d'une explosion et l'apparition d'un bâtiment de guerre dans le ciel. Ils décident alors de suivre une lumière émanant du bateau et menant jusqu'aux bois interdits, où ils font la rencontre d'une mystérieuse jeune fille. GRANBLUE FANTASY The Animation Season 2 est diffusé sur Wakanim le vendredi à 12 h 30.

Note :

Le premier épisode de cette nouvelle saison reconnecte avec la fin de la première, en faisant fi du 13e épisode hors-série. Personne ne s'en plaindra, tant ce dernier n'apportait rien et n'était qu'un prétexte à faire le traditionnel épisode de plage avec les héroïnes en maillot de bain. Même le clin d'œil au jeu vidéo, consistant à remplacer le héros par son homologue féminin, n'était que du fan service gratuit.

Après avoir pacifié la créature primordiale Léviathan et repoussé les forces de l'Empire d'Erste, le jeune Gran et ses amis peuvent continuer leur quête d'Estalucia, l'île des étoiles. Ou presque. Tombant sur notre vaillant équipage dans une auberge, Cielocarta lui propose une nouvelle mission. Comme tout bon joueur de RPG (qu'il représente après tout), Gran accepte cette quête secondaire. Non seulement parce qu'il est pathologiquement serviable, mais surtout parce qu'une créature originelle pourrait être impliquée.

Cette seconde saison démarre en douceur. On expose à nouveau et brièvement les enjeux et les personnages, et l'histoire de ce premier épisode ne fait pas avancer grand-chose (en dehors de sa toute dernière scène et de son épilogue post-générique). Narrativement, on est comme d'habitude dans les codes du jeu de rôle nippon. Nos héros rencontrent une nouvelle alliée temporaire (mais qui pourrait bien réapparaître plus tard) et continuent de looter de nouvelles capacités, chaque créature originelle vaincue étant ensuite invocable en combat par Lyria.
Rappelons pour les retardataires qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que de nombreux éléments du lore (et même certains détails visuels comme le logo) évoquent Final Fantasy. La série est l'adaptation d'un RPG mobile qui n'a jamais caché l'influence de la célèbre licence de Square Enix, et le jeu comprend même dans son staff Nobuo Uematsu et Hideo Minaba, respectivement compositeur et directeur artistique sur de nombreux Final Fantasy.
Pour revenir à l'anime, le changement de studio (A-1 Pictures pour la première saison et MAPPA pour cette nouvelle) entre les deux saisons passe quasiment inaperçu. On remarque toutefois de mineures différences dans le style visuel çà et là. Les personnages sont légèrement moins détaillés, le chara-design de Gran fait un peu plus mature et Pommern a un visage plus figé et moins hystérique. Pour ce qui est du reste, on est dans les standards de la première saison avec une ambiance fantasy toujours très coloré, une utilisation de la 3D aussi rare que ponctuelle et une animation globalement efficace qui se permet même quelques fulgurances de mise en scène lors des combats. En fausse note, on s'étonne juste d'un faux raccord dans l'affrontement final de l'épisode, mais rien de bien grave dans l'absolu.
Le nouvel opening est plutôt réussi, tease des choses à venir sans trop en montrer et sa chanson est aussi solaire qu'entraînante. L'ending, parfaitement classique aussi, met l'accent sur le quotidien des personnages de manière contemplative mais la chanson est plus discutable avec ses irritantes montées dans les aigus.

Note :

Changement de saison, changement de studio, changement d'équipe, Granblue sort la totale pour cette suite d'une série sortie il y a déjà 3 ans. Vous ne vous souvenez pas de Granblue ? Ça tombe bien ils ont collé une intro en taverne où un personnage tiers raconte les exploits de la saison précédente ! Du coup aucune excuse, vous pouvez rentrer dans la série comme dans du beurre mais tant qu'à faire recontextualisons un peu.

Granblue Fantasy est à l'origine un jeu vidéo du studio Cygames, adapté en série par A-1 Pictures en 2017, le titre était relativement passé inaperçu à l'exception de son choix de direction artistique. Cette saison 2 revient chez MAPPA, habitué des licences du studio puisqu'on leur doit les deux adaptations de of Bahamut, autre saga fantasy de Cygames sur téléphone.
La réalisation revient à Yui Umemoto qui visiblement en a marre de réaliser du Cardfight!! Vanguard (une série dont il a fait trois saisons quand même) sur laquelle il a collaboré avec la scénariste Kiyoko Yoshimura qui la rejoint à ce poste pour cette nouvelle aventure.

Maintenant que tout est expliqué repartons sur la série ! Gran a monté son équipage au gré de ses rencontres, l'empire d'Erste est toujours à sa poursuite, il est toujours avec Lyria la pokéball à monstre ambulante et il voyage gaiement tous ensemble à bord de leur vaisseau volant le Grandcypher pour trouver l'île des étoiles. Cielocarta propose à notre mauvaise troupe d'aller aider une île paumée aux prise avec, semblerait-il, une créature originelle.
Voilà deux mois que les habitants entendent un cri lugubre venu des entrailles de la terre qui affole le bétail, les inquiète et fait poser de nombreuses questions. Qui est derrière ces hurlements ?

Le cadre est toujours le même, Granblue Fantasy c'est la version anime du jeu Skies of Arcadia, des îles volantes, des bateaux, un univers RPG, bref c'est le pied !
Il y avait de quoi avoir peur en voyant le remplacement du studio, car MAPPA aurait très bien pu décider de changer la direction artistique ou le chara-design ce qui aurait fait dépareillé. Mais il n'en est rien et MAPPA conserve ce style et ces couleurs pâlottes qui vont à merveille avec le chara-design. Mieux encore, MAPPA s'offre le luxe d'animer la créature de l'épisode en 2D ! Et ça a sacrément de la gueule ! On a droit à de l'animation de décors, des p'tits smears, de la fumée, des effets de flammes et même des lasers ! MAPPA met le paquet et ça fait plaisir. Toutefois on sent bien que cet épisode est fait pour raccrocher les wagons avec la saison 1 mais qu'ils n'ont pas grand-chose à y raconter. Le nouveau perso est trop bien caractérisé pour qu'il ne rejoigne pas le groupe plus tard, il y a pas mal d'ellipses, l'île n'est pas caractérisée, d'ailleurs la mission en elle-même est inconnue, on sait qu'il y a une créature et c'est tout. Du coup, cet épisode il sert juste de grosse intro pour celui qui a oublié les événements précédents ou qui ne les a pas vus. La série prendra son envol qu'à partir du prochain épisode à n'en point douter !

Note :

C'est avec grande attention que je guette le travail pondu sur cette suite de l'anime Granblue Fantasy. Il y a énormément de chose à dire sur la production de la saga, mais j'aimerais d'abord rappeler qu'elle marche très très bien en France puisque selon les derniers chiffres glanés, le manga fait partie du top 5 nouveautés en France (en mettant de côté les nouveautés tirées de licence, comme par exemple les isekai Dragon Ball avec Yamcha ou celui de City Hunter).

Le premier virage très important de Granbue Fantasy saison 2 c'est son changement de studio. Exit A-1 Pictures et place à MAPPA. Je n'ai pas d'informations fiables sur ce changement, mais j'aimerais seulement rappeler qu'un changement n'est pas seulement dû à un problème. C'est parfois prévu de longue date, et je pense qu'avec un projet media mix comme celle-ci, la société Cygames sait ou elle va. Quelque part, ca tourne rond : l'éditeur Cygames, qui propose le jeu et a ouvert son propre département d'animation il y a quelques années. Cela leur a permis de participer à la production de la saison 1, mais aussi de Rage of Bahamut Genesis. Et qui est-ce qui a pris cette saison 2 de Rage of Bahamut ? Bingo : MAPPA. Voilà pourquoi je pense que la qualité du travail d'A-1 Picture, particulièrement mésestimée je trouve, a servi de vitrine internationale à cette idée transmedia.

Et si je ne reviendrai pas en profondeur sur la saison 1, je me permets un petit caprice : la photographie de Yoshihiro Sekiya (qui faisait des lignes irrégulières pour les contours des personnages) qui conférait une belle identité à cette série. Si vous aimez ça, regardez aussi l'excellent Occultic:Nine.

On oublie tout ça et on découvre quand même un bon boulot rendu par MAPPA. Je vais m'abstenir de m'emballer (y a aussi le projet Dorohedoro qui est mené au studio depuis un temps), mais l'esthétique générale est de bonne facture, d'autant que le jeu des comparaisons peut ressurgir (le spectre ne sera pas aussi grand que celui de One-Punch Man). Niveau design on a donc de l'épuré, moins de trait, et l'animation se permet quelques jolies envolées, comme lors de la chute de Gran. On espère donc que Fumihide Sai, un animateur d'expérience récemment passé chez Satelight, parviennent à invoquer régulièrement des sakuga time.

On retrouve Yu Umemoto, un habitué du studio mais qui ne dirige là que sa 2e série en tant que chef de projet (après Cardfight!! Vanguard G Crisis et Gate Hen). Il connaît donc le rôle d'un réalisateur devant composer avec un cahier des charges. Tant que la technique va, Granblue se portera bien. Je crois d'ailleurs que c'est la vérité de cette franchise qui n'a rien d'originale, mais qui soigne son apparence, l'image du manga signé cocho (les prochains jeux seront aussi guettés de près).

Note :

Adaptation d'un jeu vidéo de Cygames, Granblue Fantasy voit sa saison 2 passer au studio MAPPA (to the abandoned Sacred Beasts, Banana Fish). Si on n'est pas amateur d'heroic fantasy, on passera totalement à côté. Pourtant, l'animation, même si elle abuse un peu de la 3D, est jolie, mais le plus compliqué, quand on prend une histoire en cours, est de s'y retrouver dans la myriade de personnages. Fumihide Sai a fait du bon boulot sur le chara design, il faut dire qu'il a été bonne école, travaillant notamment sur Wolf's Rain et Jin Roh, c'est dire si l'on peut lui faire confiance. La réalisation et a été confiée à Yui Umemoto, Kiyoko Yoshimura est au scénario et l'on retrouve le même duo Tsutomu Narita and Yasunori Nishiki pour la musique. Saluons l'opening très sympa tant sur l'animation que sur le morceau de Seven Billion Dots. Pour les fans de la saison 1, le cast reste inchangé pour les principaux personnages.

Pour que le spectateur ne soit pas totalement largué, on a droit à une séance de rattrapage des aventures de nos amis, lors d'un petit repas dans une petite taverne. On y apprend que même si la troupe est encore fraîche dans la partie, ils ont déjà mis la pâtée à moult créatures originelles, combattu l'Empire d'Erste et que leur but ultime est de rejoindre l'île des étoiles. Voilà, voilà, en deux phrases le décor est planté. Si la bande est réunie c'est parce mademoiselle Cielocarta, qui a l'air d'être une commerçante, veut leur proposer une mission. Ils acceptent et y gagnent au moins un repas gargantuesque. Et les voici partis sur leur bateau volant car dans ce monde un tantinet à la Miyazaki, les terres flottent.
Pas de doute, on est dans de la pure heroic fantasy avec des personnages humains aux oreilles de chats ou à corne, des vaches ressemblants plus à des chevaux… d'ailleurs dans l'équipe, on compte un dragounet fan de pommes. On pourrait plonger dans un monde à la Saga qu'on ne serait pas plus étonné.
Voici donc les navigateurs sur l'île et leur travail est de comprendre d'où vient un bruit étrange. La jeune fille aux cheveux bleus, Lyri, sent alors la présence d'une créature originelle. De fil en aiguille, une demoiselle à cornes et forte poitrine va être sauvée et l'on va comprendre que toute cette histoire était un piège fomenté par un méchant, appelé Pommern, qui n'est autre que le capitaine de l'Empire d'Erste. Il les recherche et leur a tendu un piège. S'ensuit alors un très chouette combat entre la créature originelle rendue folle par un cristal et nos héros, avec Lyria qui se transforme en guerrier géant. Ensuite, elle récupère la bébête dans le cristal.

Sans le background de la saison 1 et du jeu originel, on a un peu du mal à comprendre les subtilités du récit, mais l'épisode 1 se laisse regarder même si on se demande tout de même à quoi servent certains membres de la bande. Pour ceux qui attendaient cette seconde saison, ils ne devraient pas être déçus, la qualité est au rendez-vous, sans nul doute. Pour ceux que l'heroic fantasy laissent de marbre, passez votre chemin !