Le guide des anime de l'hiver 2021
WONDER EGG PRIORITY

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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Wonder Egg Priority ?
Note de la communauté : 4.6



Qu'est-ce que c'est ?

Lors d'une promenade nocturne, Ohto Ai, une jeune fille de 14 ans, entend une mystérieuse voix qui lui confie "l'Egg". "Si tu veux changer le futur... Alors, fais un choix. Allez, crois en toi et casse l'Egg." Que va-t-il arriver à Ai une fois qu'elle aura cassé l'Egg ?

WONDER EGG PRIORITY est diffusé sur Wakanim le mardi à 16 h.

 


Comment était le premier épisode ?

Bruno de la Cruz
Note :

C'est l'anime que j'attendais le plus cette saison. Et son intro m'a particulièrement plu. Alors, on s'en fout de mes affinités, mais l'épisode contient suffisamment de qualité pour que WONDER EGG PRIORITY soit un visionnage hebdomadaire obligatoire.
L'excitation est venue de la présence de Shin Wakabayashi (passé sur les Titans, ACCA 13...) à la réalisation – sa 3e – chez Clover Works (et globalement nous avons une équipe passée sur Darling in the Franxxx avec Saki Takahashi – Her Blue Sky – et Kawakami Yuusuke en directeur d'animation).

Si nous n'avons plus besoin de représenter Clover Works et de sa filiation avec des structures bien connues, le nom de Shin Wakabayashi est plus neuf. Il est un jeune réalisateur aujourd'hui mais c'est un animateur de formation. On ne peut pas dire que sa carrière d'animateur soit impressionnante, mais en regardant ses cuts vous verrez déjà sa sensibilité pour l'acting.
WONDER EGG étant une production originale, il va devenir un nid confectionné pour mettre en scène l'émotion des personnages, avec une approche réaliste, délicate. Et cela se vérifie à l'écran. Quand bien même la bizarrerie de la série est totale – et j'adore ça –, le comportement des personnages fait l'objet d'un soin tout particulier. Si vous voulez un extrait de l'approche de Wakabayashi, sa propension pour les espaces perdus en tête, visionnez le clip Boku wa Robot Goshi no Kimi ni Koi wo Suru avec loundraw.

La réalisation m'est apparue comme convoquant ce qu'a pu faire Kyouhei Ishiguro (Occultic;Nine) et même un certain Satoshi Kon. Je crois que cela vient de cette habitude à briser le ton, à cadrer, surcadrer, à souligner une menace puis à basculer vers le rire, à ne pas constamment chercher la transition en mouvement (et en ce point c'est une rupture avec Kon) et à additionner des plans symboliques (presque des plans de coupes) forts. Et cet enrobage est très bien accompagné musicalement, le montage sachant quand et comment faire régner le silence ou un son dérangeant.

Le visionnage de l'épisode 1 confirme deux choses : le talent de Wakabayashi donc, et surtout la thématique pour le moins sérieuse de l'anime. En effet malgré ses disgression et ses brutales changements de ton, gardez à l'esprit que WONDER EGG cause d'harcèlement et de suicide (et ce n'est pas tout). Ainsi voit-on, tout de go, le corps d'une fille fracassé au pied d'un bâtiment, ou le bras d'une fille arrachée par une hache.

WONDER EGG PRIORITY est donc une priorité (ho ho) de la saison. La thématique est forte, la réalisation délicate et impactante. Nous avons hâte de voir les autres personnages arriver !


Alain Broutta
Note :

Victime de brimades du fait de ses yeux vairons, Ohto Ai ne va plus au lycée. Une nuit, dans un rêve, une voix lui propose d'exaucer son voeu le plus cher : avoir des amies. À son réveil, Ai découvre dans son lit un œuf, sur lequel est marqué une sorte de code. D'où vient-il ? Que peut-il bien contenir ?

Annoncé en octobre 2020, WONDER EGG PRIORITY est une création originale du studio CloverWorks (Darling in the Franxxx, The Promised Neverland) sur un scénario de Shinji Nojima, qui signe ici son premier script pour une œuvre d'animation. Portée par une équipe assez jeune, le réalisateur Shin Wakabayashi ayant peu de rôle de direction à son actif, cette série aurait pu passer complètement sous nos radars. Mais ses visuels intriguants, et la promesse d'un voyage onirique et introspectif, pourraient bien changer la donne.

La petite Ai, harcelée par ses camarades, est aussi traumatisée par le suicide de la seule amie qu'elle avait réussi à se faire, et vit depuis recluse. Dans ses rêves, une luciole à voix d'homme vient à sa rencontre pour lui confier ce fameux œuf, source de bien des mystères. Ainsi, la narration nous perd volontairement entre le monde réel et le rêve, propulsant Ai dans différents environnements au gré de ses envies.
Le rêve tourne d'ailleurs au cauchemar, apportant à la série une dimension horrifique assez plaisante. Des lycéens sans visages, représentation des bourreaux passés de la jeune fille, sont accompagnés de petits démons nommés “rienvus”, comme autant d'incarnations de ses angoisses. Et si, par la bouche d'une amie imaginaire, Ai apprend qu'elle est invulnérable dans ce monde, ces événements pourraient bien avoir un impact aussi dans le monde réel…

En peu de temps, WONDER EGG PRIORITY développe une grammaire qui lui est propre, avec pour point central cette jeune fille et son sweat jaune déjà iconique. Le mélange des genres, passant du bizarre à l'horreur, du tragique à l'espoir, est particulièrement bien dosé. Au fil de l'épisode, nous serons ainsi invités à reconstruire l'histoire d'Ai et à apprécier les évènements selon notre grille de lecture personnelle. La réalisation, elle, diversifie ses effets de style selon l'humeur du moment, et sait nous faire apprécier de vrais moments de silence, comme des séquences d'action libératrice. Et au moment où l'on pensait tout avoir saisi, voilà que de nouvelles énigmes pointent déjà le bout de leur nez dans les dernières minutes.

WONDER EGG PRIORITY est donc l'une des bonnes surprises de ce début d'année 2021, que l'on n'avait franchement pas vue venir entre les nombreuses adaptations de licences attendues et autres isekai. La série se veut plus intemporelle, surfant sur des références nobles comme Satoshi Kon et son Paprika, ou encore Serial Experiments Lain. Elle se fait ainsi le relais auprès de la nouvelle génération d'un style très particulier d'animation, plus contemplatif, plus énigmatique, plus introspectif. Grandis donc, petit oeuf, et offre-nous ta plus belle éclosion !


Damien Hilaire
Note :

S'il y avait bien un titre qui intriguait tout le monde en ce début d'année 2021, c'est bien Wonder Egg Priority, premier anime original de CloverWorks, un studio qui avait fêté son indépendance en adaptant The Promised Neverland, Rascal does not Dream of Bunny Girl Senpai mais surtout avait obtenu la gloire en adaptant avec force sakuga Fate/Grand Order Absolute Demonic Front: Babylonia. CloverWorks est originellement un sous-studio d'A1-Pictures, et s'était illustré sur la réalisation de Darling in the Franxx. Beaucoup étaient donc curieux de voir ce que donnerait leur travail une fois aux commandes d'un projet 100 % original. Le résultat est aussi étrange qu'étonnant avec une animation aux petits oignons.
Les premières images avaient de quoi intriguer et nous n'avons pas été déçus du voyage. Et pourtant l'équipe derrière Wonder Egg Priority est pour ainsi dire 100 % inconnue au bataillon, le réalisateur Shin Wakabayashi n'a pour ainsi dire jamais rien réalisé à l'exception de quelques épisodes par-ci par-là (dont le second d'ACCA-13). Il signe donc ici sa première réalisation et il n'est pas le seul puisque le scénariste Shinji Nojima n'a absolument jamais travaillé dans l'animation. Il a été scénariste pour des mangas et des dramas, où il a manié des thématiques rares au Japon notamment autour de l'homosexualité, mais les anime c'est une première. Un transfuge du drama qui vient faire une production originale dans un studio qui a percé par ses adaptations d'oeuvres célèbres ? Tiens, tiens, mais ça ne serait pas la même histoire qu'avec WIT Studio sur Great Pretender ? C'est en tout cas un changement intéressant dans le milieu si par la suite nous voyons d'autres exemples apparaître.
Difficile de fait de comparer avec le reste de ses créations, indisponibles chez nous, mais Wonder Egg Priority propose quelque chose de résolument unique qui résonne avec beaucoup de choses.

Ai est une collégienne aux yeux vairons qui après avoir ramassé et enterré le cadavre d'un scarabée se retrouve à parler au fantôme de ce dernier. Pour la remercier de s'être occupé de son corps, il l'amène dans un parc et lui propose de jouer aux gacha d'un genre bien particulier. Ai se réveille dans son lit et tout ceci semble n'avoir été qu'un rêve étrange. Mais le lot de la machine se trouve dans sa chambre. Un œuf bizarrement numéroté et plutôt dur à casser lui a été offert. Que renferme-t-il ? Pour le savoir, elle décide de retourner là où l'œuf lui a été confié. Mais en sortant de la maison elle se retrouve dans son collège, invisible aux yeux de tous, les élèves ont le visage flouté, comme anonymisé. Prise de panique, elle fuit dans les toilettes, finit par casser l'œuf (sous l'impulsion du papier toilette qui lui parle) et découvre, alors que l'œuf enfle puis éclate sous ses yeux comme un ballon, qu'il contient une jeune fille. Et alors que tout est déjà très étrange, en sortant des toilettes elles se font agresser à la hache par une autre élève accompagnée d'une horde de petits démons armés de couteaux. Plus le choix maintenant, il faut fuir.

Ooooookay c'est extrêmement bizarre. Le titre lorgne du côté de deux titres assez uniques en leur genre. Le premier c'est Mawaru Penguindrum et l'œuvre d'Ikuhara en général, l'autre c'est Flip Flappers avec sa brouille entre rêve et réalité. De là à dire que Wonder Egg Priority ressemble à du Satoshi Kon, c'est un pas que l'on ne franchira pas mais que les réseaux sociaux ont amplement fait. Si l'univers déployé est particulièrement space, le fond du sujet lui est bien clair, le titre va pas faire dans la dentelle et va aborder des sujets assez lourds autour du harcèlement à l'école, du suicide et de la dépression adolescente. Si ça n'est pas clairement dit, Ai est sans nulle doute une hikikomori, elle est enfermée dans sa chambre et son professeur lui amène ses devoirs chaque semaine pour ne pas qu'elle se retrouve en décalage quand elle décidera de revenir. Oui mais voilà, qu'est-ce qui l'a poussée à fuir son collège ? Et pour aborder ce sujet, le titre part dans un délire moitié Alice au pays des merveilles magical girl (avec des relents de Madoka), moitié Persona ce qui n'est pas pour déplaire. D'autant que l'animation est assez dingue.
S'il n'y a pas beaucoup d'action à proprement parlé (mais il y en a toute de même) l'oeuvre se distingue par un soin du détail qui fait tout, la character animation est vraiment folle. L'animation des cheveux, les doigts, les jeux de regards des personnages, la posture, tout en dit énormément sur leur personnalité et leur rapport aux autres. Tout ça fait de Wonder Egg Priority le meilleur anime de ce début de saison. Espérons que ça tiendra tout le long mais dans l'immédiat c'est vraiment ce que CloverWorks a fait de mieux.


EmmaNouba
Note :

Attention cette série est sans l'ombre d'un doute la petite merveille de la saison. Tout est bon : l'animation est sublime, le chara design superbe et frais, le récit intrigant, bref Wonder Egg Priority est à placer en haut de la liste des séries à découvrir en priorité ! Etre une création originale est un de ses atouts indéniables et c'est toujours un plaisir de suivre un anime qui ne soit pas une adaptation.

Sorti de l'esprit assez génial de Shinji Nojima, connu pour ses dramas live, qui se frotte pour la première fois à l'animation, le récit se fait par touches et laisse aux spectateurs le soin de comprendre les indices. Rien n'est dit clairement et c'est agréable que l'auteur fasse confiance à l'intelligence de son public pour comprendre ce qui arrive à la jeune héroïne aux yeux vairons. La réalisation est signée par Shin Wakabayashi (animateur clé sur Fullmetal Alchemist: Brotherhood et High School Of The Dead), qui fait ici son premier grand œuvre. Il réussit sa prise de grade et mérite la confiance que lui a accordée le studio CloverWorks (Fairy Tail, cite>The Promised Neverland). Il s'est adjoint pour la réalisation de l'épisode 2 Yuta Yamazaki (Love Rice) et pour l'épisode 3, Yûki Yonemori (animateur notamment sur Carole & Tuesday), preuve que chaque volet a eu droit à un soin très poussé. Saluons aussi la délicatesse du chara design signé Saki Takahashi et la qualité de l'acting de la seiyû Kanata Aikawa (Idoly Pride). Le tout est agrémenté d'une direction artistique nickel portée par Yuki Funagakure (l'auteur notamment des décors de Dorohedoro) et d'une cohérence sonore de sa camarade Akiko Fujita (Dorohedoro, Classroom Crisis).

Le packaging est délicat, qu'en est-il de l'histoire ? On découvre une jeune fille Ai Oto, que l'on comprend rapidement en rupture scolaire. Elle semble avoir subi du harcèlement en classe, est-ce à cause de ses yeux ? Cela n'est pas clair, on va rapidement apprendre que le harcèlement a surtout touché son amie et qu'elle ne va plus en cours car elle regrette le suicide de celle-ci. Quand débute l'épisode, Ai enterre une luciole. Revenue à la vie, celle-ci telle le Lapin blanc d'Alice va lui ouvrir la porte d'un autre monde où elle sera chargée, contre monnaie trébuchante, d'acheter un œuf qui s'avèrera contenir une jeune fille, qui a elle aussi commis l'acte fatal. Ainsi, Ai doit aider l'âme de celle-ci à fuir ses terreurs et comme Carron servir de passeuse vers l'autre monde. Les monstres n'attaquent pas Ai, mais la victime, ils sont cocasses et voraces, et en explosant laissent de grandes traces de peintures colorées.
Rien n'est classique dans cet anime, on se laisse prendre dans ce voyage aux pays des horreurs, dont le décor est systématiquement le lieu du traumatisme de notre héroïne : son lycée.

Wonder Egg Priority traite de sujets qui pourrissent la société et brisent la jeunesse. Fragilisée dans la vraie vie, Ai est, dans ce monde alternatif, celle qui défend et sauve. Elle va rapidement rencontrer une autre fille porteuse d'œuf et renouer avec le concept salvateur d'amitié.
On sort de ce premier épisode totalement séduit et intrigué par les chemins originaux proposés. Beau et terrible à la fois, cet anime débute en trombe et l'on espère qu'il ne se dégonflera pas de sa promesse.


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